11/07/2018

Des vacances annulés de manière inattendue

Je suis Valérie, 29 ans. En 2016 j'ai décidé de vendre autant d’affaires que possible et de partir, sans destination précise. J'ai ainsi voyagé autour du monde pendant presque 2 ans. En Afrique, j'ai obtenu les certificats pour travailler sur des bateaux de plaisance. Mon plan était de passer dire « bonjour » en Belgique en février et de partir ensuite pour Palma pour trouver un travail sur un bateau. Malheureusement, j'ai dû changer mes plans aventureux et je suis toujours en Belgique.

Juste un kyste ?

Quand je suis partie, j'avais une petite grosseur dans la poitrine. Le gynécologue m'avait dit que c'était un kyste et que, tant qu'il ne grandissait pas, je n'avais pas à m'inquiéter. Au cours des 3 derniers mois de mon voyage, j'ai commencé à remarquer que le kyste avait énormément grandi. J'avais déjà un rendez-vous chez le gynécologue avant même d’être de retour chez moi. En chemin, j'ai rencontré des gens qui m'ont dit qu'ils avaient eu la même chose et qu'ils l'avaient juste fait retirer. Mon gynécologue m’a dit la même chose pendant la consultation. Il trouvait le kyste si gros qu'il devait à tout prix partir. Il a rapidement enregistré une opération à l'hôpital de jour pour que je puisse partir juste après, pour suivre mes rêves.

Le jour de l'opération arriva. Après l'opération, je suis restée dans la chambre en attendant que le docteur m’autorise à partir. Mon père était avec moi parce que je n'avais pas le droit de conduire après l'anesthésie. Quand mon gynécologue est entré, il m'a dit qu'il avait de mauvaises nouvelles. Le kyste s'est avéré être une tumeur. Il m'a dit qu'il avait épargné ma poitrine et avait emporté plus que nécessaire pour être prudent. Ce qu'il a dit en suite à propos d'autres analyses, je ne m’en souviens pas du tout. Je ne pouvais pas y croire et j'ai même pensé que c'était une blague. Tout le chemin du retour mon père et moi étions silencieux dans la voiture, ne sachant pas comment nous devions nous sentir.

Encore plus de nouvelles

En suite c'était hôpital après hôpital, analyse après analyse. Mais le plus dur pour moi était les moments où je devais attendre les résultats. Ne pas savoir si ma vie pourrait soudainement, peut-être, arriver à sa fin ?

Quand ils ont vu quelque chose dans mon cou, j'ai dû retourner faire un scanner. Ils pensaient que je pourrais avoir une hernie et ont voulu enquêter plus loin. Il s'est avéré que c’était une autre tumeur. Une métastase du cancer du sein. Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour choisir un neurochirurgien parce que la tumeur causait à mon cou de s’effondrer et me paralyserait si je ne me laissait pas opérer rapidement. La tumeur était sur l'un des disques vertébraux dans mon cou. Ce disque devrait être retiré avec la tumeur. La tumeur l'ayant brisée, causant l’effondrement de mon cou. L'opération aurait lieu de l'avant de mon cou jusqu’à l’arrière de ma nuque. Le neurochirurgien a très bien effectué cette opération et je me suis bien remise.

Mais la nuit avant l'opération, mon gynécologue est venu dans ma chambre d'hôpital pour me dire que le cancer s'était également propagé aux glandes axillaires, et que j'aurais besoin d'une autre opération après la chimiothérapie : un dégagement des glandes axillaires. Il m'a également dit que pendant cette opération, ils enlèveraient plus de tissu de ma poitrine que nécessaire pour s'assurer que tout serait parti.

Est-ce que je veux des enfants ?

Curieusement, ces nouvelles ne m’ont plus choquée. Je m'attendais déjà à de mauvaises nouvelles, à cause de la chose dans mon cou qu’ils pensaient ne pas être une tumeur alors qu’en fait s’en était une.

Pendant ma période de récupération, avant la chimiothérapie, ils m'ont demandé si je voulais suivre une cure pour congeler des ovules. C'était une question à laquelle je n'avais jamais pensé: est-ce que je voulais des enfants ? J’ai pensé qu'il serait préférable de garder cette option ouverte.

Cette cure était plus difficile que je ne le pensais. J'ai eu des bouffées de chaleur, des changements d'humeur ... et j'ai dû recevoir une injection dans l'estomac tous les matins et tous les soirs. Tous les deux jours, je devais faire une prise de sang et une échographie. Le traitement a d'abord échoué et est devenue, deux trois semaines. À cause de ça, ma chimio a dû être reportée d’une semaine. Mais à la fin, ils ont été capables de récolter beaucoup d'œufs, grâce à quoi je pourrais avoir beaucoup d'opportunités pour une grossesse, si jamais je le voulais.

Actuellement j’ai une chimiothérapie. Juste après suivront le dégagement des glandes axillaires et des rayons. Deux autres thérapies qu'ils veulent me donner pour le reste de ma vie sont un baxter avec des anticorps HER2 et un traitement antihormone. Ces choses alimentent mon cancer du sein. Les thérapies aident à prévenir la formation de nouvelles tumeurs. Tous les trois mois, je dois faire un examen du cœur, car le traitement peut parfois causer des problèmes cardiaques.

J'attends également les résultats d'un test génétique pour voir si le cancer du sein est dans la famille. Ma grand-mère a également eu un cancer du sein, mais ma mère est morte quand j'avais huit ans. Parce que nous ne savons rien à son sujet, le médecin a suggéré de faire un test.

Je voudrais tellement être libre

Je tolère encore assez bien la chimio, même si ça me donne des effets secondaires agaçants et vole toute mon énergie ! Mais pour moi, l'idée d'être sous traitement et sous contrôle constants est la plus difficile. Je me rends compte que je peux être reconnaissante pour ces traitements qui me permettent d’être là un peu plus longtemps. Mais c'est un grand changement : je viens d'une liberté totale, de voyager autour du monde pour me retrouver sous contrôle et suivie.

Entre février et maintenant, juillet, ma vie a soudainement complètement changé. Mes plans ont dû être changés. Heureusement, voyager vous apprend à bien gérer cela. Les plans changent constamment pendant un voyage. Cela m'a aussi aidé à relativiser. Ce que j'ai déjà vu et vécu, personne ne peut me l'enlever. Ces expériences me donnent l'énergie nécessaire pour affronter cette bataille ! Et pendant les périodes de repos entre les chimio, j'essaie toujours de voyager, bien que cela se passe de manière plus calme.

C'est incroyablement beau de voir comment toutes les personnes de partout vous soutiennent quand vous tombez malade. Même des gens auxquels vous n'auriez jamais pensé ou qui vous auraient déjà un peu oubliée. Cela montre une fois de plus à quel point les gens sont « humains » les uns avec les autres et que ce cœur travaille pour tout le monde :).

Valérie

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