Une compagnie d’assurance privée pour le cancer du sein qui discrimine
Cancer du sein. Le diagnostic et le traitement ont un énorme impact sur chaque facette de la vie d’un victorieux. Dans notre pays, une femme sur huit aura un jour le cancer du sein. Tous les victorieux n’ont pas toujours la chance de pouvoir compter sur leur famille, leurs amis ou leurs voisins pour les aider. De plus, tout le monde n’a pas la capacité financière pour faire appel, par exemple, aux prestataires de titres-services. Mais est-ce qu’une assurance complémentaire privée pour tous ceux qui sont touchés par le cancer du sein ou aux organes féminins serait la réponse ? Non, parce que cela individualise l’assurance maladie et crée une discrimination inutile.
Le principe de l’assurance Femina pour les personnes de 18 à 50 ans : payez chaque mois 4 à 24 € et recevez entre 5 000 et 10 000 € lorsque vous êtes touché(e) par le cancer du sein. Par cette assurance, l’assureur propose, par exemple, de participer aux frais d’aide-ménagère ou de massages.
Avec cette assurance – ce n’est pas un hasard qu’elle soit proposée sur le marché en ce mois d’octobre = mois du cancer du sein – la compagnie d’assurance joue directement sur la peur du cancer (du sein).
4 victorieux sur 5 ont 50 ans ou plus. Pourtant, à partir de 50 ans, les femmes ne peuvent plus souscrire une assurance Femina. Vous avez-vous fait un jour enlever une grosseur bénigne ? Ou avez-vous eu un cancer par le passé ? Si tel est le cas, vous non plus vous ne pouvez pas en bénéficier.
L’assureur ne paie pas non plus pour des interventions préventives. Les femmes qui sont par exemple porteuses du gène mutant BRCA ont un plus gros risque de cancer du sein ou des ovaires. Toute personne qui, comme Angelina Jolie, choisit d’opter pour une amputation préventive est exclue. Des victorieux qui ont des tumeurs invasives dans d’autres organes ne peuvent pas faire appel à la couverture, tandis qu’il y a justement un risque de ce type avec un cancer du sein. Et des victorieux avec des métastases dispersées sont également exclus par l’assureur, bien que justement, souvent plus touchés par le cancer du sein.
Nous sommes dûment conscients que les assureurs partent de ces constatations statistiques et d’autres études pour faire des bénéfices. Cette assurance le fait sans gêne. Il est évident que l’objectif est une optimisation des bénéfices qui joue sur la peur de la plus grande cause de décès chez les femmes dans notre pays. Avec ces critères, l’assurance s’adresse à des personnes qui, le plus souvent, ne pourront en bénéficier.
Fondamentalement, ce qui dérange le plus avec cette assurance, c’est la tendance américaine qu’elle représente. Des assurances très ciblées qui assurent en particulier et individuellement : nous ne voulons pas que notre système de santé prenne cette direction.
Depuis la Seconde Guerre Mondiale, la Belgique propose de vastes soins de santé à tous ses habitants grâce à sa sécurité sociale basée sur l’inclusion et la solidarité. Au fil des ans, la sécurité sociale s’est développée et a été améliorée dans un cadre légal. Il suffit de penser à l’assurance hospitalisation.
Ce type d’assurance remet justement le principe de solidarité et d’inclusion en question et pire, le mine.
Avec la dénomination utilisée par l’assureur, le type de cancer qu’il cible et les destinations suggérées pour la prime, il réduit le débat sur l’aide-ménagère et sur le bien-être pour les victorieux. Mais avec cela, l’assureur oublie – consciemment ou inconsciemment – le vrai problème : les frais médicaux trop élevés pour les victorieux.
La sécurité sociale prend en charge la plus grande partie, mais une recherche démontre que la contribution personnelle d’un victorieux s’élèverait à environ 2 500 à 3 000 €. Par ailleurs, la perte de revenu lors du traitement n’est pas comprise dans ce montant. Malheureusement, le cliché qui laisse à penser que le cancer rend pauvre est justifié en grande partie. C’est pourquoi, nous soulignons la nécessité d’un cadre légal pour préserver la solidarité et l’inclusion, l’idée clé de notre sécurité sociale. Nous sommes heureux d’entendre que le gouvernement partage notre point de vue.
Et ainsi la sécurité sociale restera pour ce qu’elle est, en fournissant une sécurité avec un esprit social à ceux qui sont touchés par la maladie.