De nouvelles avancées positives pour les personnes touchées par un cancer du sein
Sandrine Debroux
Ce mardi 4 juin 2024, le Ministre de la Santé Publique Frank Vandenbroucke a fait part d'avancées significatives dans plusieurs dossiers cruciaux que Think Pink défend depuis plusieurs années : importance d’être suivi(e) dans une Clinique du Sein agréé(e), remboursement pour l’achat d’accessoires destinés à couvrir la tête lors de la perte des cheveux, meilleur remboursement des soins dentaires après un cancer et remboursement du refroidissement du cuir chevelu, des mains et des pieds.
Think Pink, en tant qu'organisation nationale de lutte contre le cancer du sein se réjouit des différentes décisions prises par le Ministre de la Santé Publique Frank Vandenbroucke en faveur des personnes touchées par un cancer du sein. Nous sommes ravis des avancées positives de ces différents dossiers cruciaux que nous défendons depuis plusieurs années.
Pour Think Pink, il est primordial que chaque patient(e) puisse bénéficier des meilleurs soins et traitements possibles, d’un soutien financier optimal ainsi que de la meilleure qualité de vie pendant et après la maladie.
Nous restons déterminés à poursuivre notre mission et à travailler sans relâche pour que de nouvelles avancées significatives menant au chemin de la guérison et du rétablissement puissent voir le jour.
Jusqu'à présent, les traitements liés au cancer du sein étaient remboursés, même lorsqu'il étaient effectués dans des Cliniques du Sein non agréées. À partir de ce 1er août 2024, les hôpitaux qui n’ont pas d’agrément en tant que Cliniques du Sein ne pourront plus à l'avenir, établir de plan de traitement pour le cancer du sein et ne pourront donc plus poser de diagnostic ni opérer. Les étapes concernées par cette décision sont les étapes de soins les plus complexes qui nécessitent une grande expertise, à savoir : le diagnostic, l’élaboration du plan de traitement par une équipe oncologique multidisciplinaire et la chirurgie si elle est nécessaire. Il est à noter que les traitements de suivi comme la chimiothérapie ou la radiothérapie ne sont pas concernés par cette mesure et pourront continuer à être donnés ailleurs, en collaboration avec les Cliniques du Sein agréées.
« À partir du 1er août 2024, seuls les hôpitaux du pays qui sont des Cliniques du Sein agréées pourront encore compter sur un remboursement du traitement du cancer du sein. Nous mettons un terme au remboursement dans les Cliniques du Sein non agréées. L’arrêté royal à cet effet vient d’être publié », annonce le Ministre Vandenbroucke.
Suite à une étude du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) du 16 mars 2023, il ressort en effet que les personnes traitées dans une Clinique du Sein agréée ont 30 % de chances supplémentaires de survie que celles suivies dans une Clinique du Sein non agréée.
« Il s’agit de sauver des vies. C’est pourquoi, désormais, tous les traitements du cancer du sein pourront uniquement avoir lieu dans des cliniques agréées », explique Frank Vandenbroucke.
À partir du mois d'août 2024, les hôpitaux qui ne sont pas agréés n’auront donc plus droit au remboursement des interventions chirurgicales pour le cancer du sein et il ne sera plus possible non plus de facturer des soins aux patients dans une Clinique du Sein non agréée.
La perte des cheveux est l'un des effets secondaires les plus difficiles à vivre pour de nombreuses personnes touchées par un cancer. Que ce soit à cause de la chimiothérapie ou de la radiothérapie, cette perte peut profondément affecter l'estime de soi et le bien-être psychologique des patient(e)s.
Il est dès lors crucial que l'achat de perruques, de foulards ou de couvre-chefs soit (partiellement) remboursé. Ces accessoires sont essentiels pour aider les patient(e)s à retrouver une certaine “normalité” et à se sentir plus à l'aise pendant cette difficile période de vie.
À l'heure actuelle, l'assurance santé obligatoire offre une intervention financière de 180€ lors de l'achat d'une perruque. Un projet d’arrêté royal avait été proposé en septembre 2023 octroyant une allocation de 25 euros pour les accessoires tels que foulards, casquettes, chapeaux etc. Le dossier a suivi son cours et aujourd'hui, le Ministre Vandenbroucke annonce aller plus loin.
« À partir du 1er juillet 2024, nous franchirons une étape supplémentaire. Les patients et les patientes pourront également choisir de porter un foulard ou un couvre-chef lorsqu’ils ou elles perdront leurs cheveux. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de remboursement pour ces accessoires. L’arrêté royal qui vient d’être publié modifie la nomenclature : désormais, une intervention sera possible pour trois accessoires. Une personne chauve à la suite d’un traitement contre le cancer pourra bénéficier d’un remboursement de la mutualité allant jusqu’à 120 euros pour l’achat d’accessoires destinés à couvrir la tête » ajoute le Ministre Vandenbroucke.
À partir de ce 1er juillet 2024, il est donc également possible d'obtenir une intervention financière de 120€ pour l'achat de maximum trois accessoires destinés à couvrir la tête. Attention cependant que ces deux aides financières ne peuvent être cumulées.
Pour plus de détails sur le processus de remboursement, n'hésitez pas à vous adresser à votre mutuelle.
Les coûts financiers pour les personnes nécessitant des soins dentaires complexes sont souvent très lourds à supporter. C'est pourquoi, de nouvelles prestations sont remboursées depuis le 1er janvier 2023 pour un certain nombre de patients qui ont besoin de réparations dentaires complexes à la suite d’un cancer et/ou en cas d’anodontie/d’oligodontie (absence totale ou partielle de dents). Ces prestations étant fort coûteuses, le dentiste doit obligatoirement les certifier au moyen du régime du tiers payant papier, sans qu'aucune part personnelle ou supplément ne soit exigé du patient, même lorsque l'intervention est réalisée par un dentiste non conventionné.
Les conditions de remboursement afin que les nouvelles dents soient abordables pour un plus grand nombre de patients seront élargies à partir du 1er juillet 2024. La nomenclature est ouverte pour faciliter l'accès aux restaurations dentaires difficiles (châssis métallique, implant ostéo-intégré, barre, bridge ou couronne).
Les personnes touchées par un cancer du sein décrivent la perte des cheveux comme l'un des effets secondaires les plus redoutés au début de la chimiothérapie. Malgré des alternatives telles que la perruque ou le foulard, la perte de cheveux a, pour de nombreuses femmes, un impact majeur sur leur image.
Le refroidissement du cuir chevelu pendant la chimiothérapie peut être, dans certains cas, une solution pour prévenir ou réduire la chute des cheveux. En effet, ce refroidissement abaisse la température du cuir chevelu entraînant ainsi une vasoconstriction (rétrécissement des vaisseaux sanguins). Cette vasoconstriction réduit le flux sanguin vers les follicules pileux, diminuant alors la quantité de chimiothérapie atteignant les follicules.
Un autre effet secondaire de la chimiothérapie est l'effritement ou la perte des ongles des mains et des pieds. Le refroidissement des mains et des pieds peut significativement réduire les dommages aux ongles, tels que le décollement, la décoloration, la fragilité et la perte des ongles. Ce processus peut également aider à réduire la neuropathie périphérique, une affection douloureuse et invalidante des nerfs causée par certains types de chimiothérapie.
Depuis février 2023, les pouvoirs publics prévoient un forfait de 34 euros par séance de traitement pour le refroidissement du cuir chevelu. Un montant de 15 euros par séance est également prévu pour le refroidissement des pieds et des mains.