Bouger pour se sentir mieux

Bon à savoir
  • Continuez à bouger, même pendant votre traitement. Cela en réduira les effets secondaires. 
  • L’exercice physique après un cancer du sein réduit le risque de rechute. 
  • Refaites-vous une santé sous surveillance: en faire trop peu n’est pas bien, mais trop non plus. 
  • Think Pink propose diverses activités accessibles pour faire bouger les personnes touchées par le cancer du sein : vélo, course, marche et yoga. 
  • Des études montrent qu’une alimentation saine, principalement végétale, riche en légumes, fruits, produits à base de grains entiers et légumineuses, peut aider à combattre le cancer à différents stades. 
  • Même de petits changements dans votre alimentation et votre mode de vie peuvent avoir des effets bénéfiques importants sur la santé.

L'excercice physique pendant mon traitement

Beaucoup de patient(e)s du cancer se demandent dans quelle mesure ils ou elles peuvent fournir un effort physique (intensif) pendant leur traitement et ont tendance à abandonner le sport. Mais si vous vous reposez trop longtemps et ne faites rien, vos muscles ne sont plus activés, ce qui signifie que chaque activité devient plus lourde et que vous avez encore plus besoin de vous reposer : c’est donc un cercle vicieux.

La recherche scientifique montre au contraire que bouger régulièrement a un effet positif sur la fatigue et la perte de condition physique à cause du traitement. « De plus, l’exercice réduit le risque de rechute par son effet positif sur notre immunité », explique le docteur Chantal Hindryckx (docteur en médecine physique et rééducation à l’AZ Groeninge). « C’est également bon pour votre force mentale et cela atténue les effets secondaires du traitement. »

Il est donc recommandé de poursuivre ou de commencer une activité physique pendant le traitement. Le docteur Chantal Hindryckx : « Cela représente une activité physique légère à modérée d’au moins 150 minutes par semaine. » Il n’est pas nécessaire de faire du sport intensivement. La marche et le vélo à un rythme soutenu peuvent vous fournir l’exercice physique nécessaire. Allez à la boulangerie à pied ou prenez votre vélo pour aller chercher vos (petits-) enfants à l’école, par exemple.

« Faites également attention à corriger la posture de votre corps, à faire des étirements ou de la relaxation », ajoute le docteur Chantal Hindryckx. « Le repos peut raccourcir ou affaiblir vos muscles, ce qui influence votre posture. Des exercices de yoga, de pilates, de tai-chi ou d’étirements peuvent apporter une réelle réponse. Vous pouvez également être accompagné(e) par un kinésithérapeute. Dans tous les cas, demandez conseil à votre médecin. Et écoutez votre corps. Si vous avez un jour sans, ne dépassez pas vos limites en vous fixant des objectifs trop élevés. Cela a en général l’effet inverse. »

Une étude néerlandaise a montré que les personnes touchées par le cancer du sein qui faisaient régulièrement du sport pendant une chimiothérapie souffraient moins des effets secondaires. Elles sont en outre en meilleure forme et supportent mieux leur traitement. Cette étude a suivi 230 patient(e)s du cancer du sein. Un groupe a reçu un traitement normal sans programme d’exercice physique, le deuxième a suivi à la maison un programme léger sans accompagnement spécifique. Chez un troisième groupe, la chimiothérapie allait de pair avec un programme physique intensif sous la direction d’un kinésithérapeute. Les résultats de l’étude confirment que les deux derniers groupes souffraient moins de nausées et de vomissements. Ces personnes avaient moins de douleurs, étaient plus en forme et reprenaient le travail plus vite que celles du premier groupe.

À l’heure actuelle, de nombreux hôpitaux de notre pays proposent déjà un programme d’onco-réhabilitation de douze semaines. Il s’agit d’un programme de récupération pour les patient(e)s atteint(e)s d’un cancer, dans le cadre duquel vous recevez des conseils en matière d’exercice et d’alimentation, mais aussi un soutien psychologique et mental. Ce programme propose ainsi des séances d’information sur les troubles du sommeil, l’apprentissage de sa nouvelle image de soi… Un avantage supplémentaire est que vous êtes entouré(e) de personnes qui vivent la même chose que vous.

« Nous constatons que toutes les personnes qui suivent un tel programme sont plus susceptibles de retourner au travail. Vous apprenez à faire de l’exercice selon vos besoins et consultez un(e) diététicien(ne) et un(e) psychologue. Tou(te)s les participant(e)s en sont très satisfait(e)s. Leur état s’améliore, ils/elles sont moins fatigué(e)s et ils/elles retrouvent des contacts avec d’autres malades », explique le professeur Marc Peeters (chef du service d’oncologie à l’UZA). « Les preuves sont si tangibles que nous avons vraiment besoin de rallier plus de patient(e)s à ces programmes ou à des séances d’exercices. Le sport est l’un des meilleurs remèdes contre la fatigue en tant qu’effet secondaire du traitement du cancer, aussi contre-intuitif que cela puisse paraître. »

Pratiquer activement un sport et vous fixer un objectif vous fait également regarder de l’avant, en laissant le passé de côté. Un défi ne doit pas toujours être inaccessible, comme un marathon. Si vous n’avez jamais été vraiment sportif(ve), courir 5 km ou marcher 20 km en un an peut être un grand défi. C’est pourquoi Think Pink vous propose une large gamme d’activités à faire à vélo, en marchant ou en courant, mais aussi du yoga, avec ou sans accompagnement professionnel. En bougeant ensemble, vous rencontrez aussi des personnes qui peuvent vous motiver dans votre rééducation. 

Faire du sport et bouger après un cancer du sein

Après votre traitement, il vous faut retrouver progressivement la forme. Le plus difficile est de trouver le bon équilibre entre être actif(ve) et se reposer. Bouger est important, mais trouvez d’abord le bon rythme et accordez-vous plus souvent des temps de repos. Un(e) ex-patient(e) du cancer ne peut pas commencer à faire de l’exercice physique sans préparation. Demandez l’avis de votre médecin. Il faudra parfois tenir compte d’autres facteurs, comme la tension, la prise de poids et le diabète.

Des études récentes qui ont suivi un groupe de personnes sur une longue période confirment que l’activité physique a un effet protecteur sur les femmes dans leur post-ménopause. Les femmes qui font suffisamment d’exercice physique ont 20 à 30 % de risque en moins d’avoir un cancer du sein que les femmes qui bougent peu, ou pas du tout. Cet effet protecteur n’a pas été constaté chez les femmes avant la ménopause. Mais bouger n’est pas seulement bon pour votre condition physique. Faire une activité physique permet également de vous divertir, de vous donner du plaisir et de vous permettre d’établir de nouveaux contacts sociaux.

Pendant les mois de traitement, j’essayais d’aller marcher régulièrement pour garder ma forme physique, car j’étais très sportive avant ma maladie. Je faisais souvent de la marche et je faisais chaque jour 11 km à vélo pour me rendre à mon travail. Mais après ma dernière séance de radiothérapie, je ne pouvais même plus faire 500 mètres à vélo. »

Chantal, 36 ans

Une étude de l’Institut Mulier aux Pays-Bas montre qu’une partie des femmes qui ont (eu) un cancer du sein ressent une certaine perte. Elles se sentent limitées dans leurs mouvements et leur activité sportive par les effets du traitement, le regrettent et se sentent même parfois coupables parce qu’elles ne sont plus aussi sportives. Ce groupe de femmes aurait tout à gagner d’un encadrement durable pour (re)commencer à bouger et faire du sport. Davantage d’attention devrait aussi être prêtée aux femmes pour qui faire du sport et bouger n’est pas évident, selon l’institut, comme celles qui sont plus âgées, atteintes d’une maladie incurable ou encore issues de l’immigration.

Aujourd’hui, pour les ex-patient(e)s du cancer, il n’existe toujours aucun modèle standardisé d’onco-réhabilitation en dehors des hôpitaux. En janvier 2016, avec le soutien de Think Pink, l’UZA et l’AZ Monica ont lancé un programme de réadaptation spécifique pour les personnes touchées par la maladie et leurs ami(e)s : TriaGO! Selon les chercheurs, l’accompagnement, tant professionnel que par les ami(e)s, est indispensable. Certains facteurs contribuent à ce qu’elles ne suivent pas leur programme d’exercices : manque de possibilités ou d’infrastructure, difficultés mentales, exercices individuels et peur de se blesser.

Les chercheurs ont alors élaboré un projet sur huit mois. Le but : terminer un quart de triathlon reprenant 1 km de natation, 45 km de vélo et 10 km de marche. Après une série de tests, 12 victorieux(ses), accompagnés de 12 ami(e)s, ont finalement été sélectionné(e)s pour l’étude. Au cours du programme d’entraînement, ils et elles ont tous subi une augmentation systématique de la fréquence, de la durée et de l’intensité des exercices.

Les résultats les plus frappants concernent le tour de taille, l’absorption maximale d’oxygène (VO2max) et l’état musculaire. La puissance maximale aérobie (PMA) des victorieux(ses) et de leurs ami(e)s a significativement augmenté. Autre résultat significatif : la condition physique des victorieux(ses) et de leurs ami(e)s s’est améliorée au même niveau et les progrès réalisés par les deux groupes étaient comparables. Avec le même entraînement, les victorieux(ses) peuvent donc obtenir des résultats similaires. Les douze victorieux(ses) sont arrivés au bout de l’entraînement et ont pu mener à bien leur quart de triathlon, tandis que dix ami(e)s ont franchi la ligne d’arrivée avec eux.

Deux ans après avoir terminé le programme d’entraînement, tou(te)s les participant(e)s ont été interrogé(e)s sur leur mode de vie. Tou(e)s les participant(e) s avaient conservé les changements de mode de vie et faisaient de l’exercice régulièrement. L’étude montre également l’importance d’un accompagnement ou d’un programme d’entraînement pour les victorieux(ses) après leur rééducation à l’hôpital. Cela augmente les chances pour les victorieux(ses) de continuer à maintenir leur condition physique de manière totalement indépendante et avec succès sur le long terme.

L’étude menée par LUCAS KU Leuven pour le compte de Think Pink montre également que les victorieux(ses) souhaitent obtenir plus de conseils concernant l’alimentation saine et l’exercice, y compris après leur traitement, et qu’il est important d’organiser des actions d’un accès facile.

Des recherches récentes, et une revue de 67 articles médicaux, montrent également que l’activité physique, comme le fait d’éviter de prendre du poids, est le changement de style de vie le plus important que vous puissiez apporter pour réduire votre risque de rechute. Les chercheurs recommandent de faire 30 minutes d’exercice modéré chaque jour ou environ 75 minutes d’exercice intensif chaque semaine. La musculation est également recommandée. Les chercheurs, qui ont publié dans le Canadian Medical Association Journal, déclarent également : « Comme il arrive souvent que les personnes réduisent leur activité physique après un diagnostic de cancer du sein, il est d’autant plus important qu’en tant que professionnels de la santé, nous promouvions et intégrions activement l’exercice physique chez les patient(e)s. »

Les chercheurs mettent toutefois en garde : ces recommandations ne sont bien sûr pas la panacée et il est important de veiller à ce que les patient(e)s ne culpabilisent pas en cas de rechute. Certains cancers réapparaîtront, quoi que l’on fasse.

Comme un mode de vie sain et une activité physique suffisante sont les meilleurs atouts pour limiter le risque de cancer du sein, Think Pink a pour mission de faire bouger les gens toute l’année, avec ses propres événements de marche, de course, de yoga et de vélo. Vous remarquerez également que de nombreuses équipes Think Pink se mobilisent et participent à divers événements sportifs majeurs. Une manière pour nous, en tant qu’organisation nationale de lutte contre le cancer du sein, de sensibiliser la population à la maladie avec une note sportive. Les patient(e)s, leurs ami(e)s, famille, collègues et sympathisant(e)s sont pleinement impliqués dans ces différents événements.

Conseils pour bouger davantage
  • Choisissez une activité qui vous convient. 
  • Faites de l’exercice en groupe : c’est agréable et plus motivant. 
  • Augmentez progressivement la durée, l’intensité et la fréquence. 
  • Faire une demi-heure de sport par jour est un bon objectif. 
  • Reposez-vous quelques instants quand l’effort devient trop important. 
  • Varier les plaisirs est le meilleur remède contre l’ennui.
  • Veillez à bouger davantage pendant vos activités quotidiennes. Chaque effort physique est bénéfique pour votre santé, même aller faire vos courses à pied. 
  • Sachez doser et écouter votre corps: trop en faire peut aussi être néfaste !

Bike, run, walk & yoga for Think Pink

Bouger et faire de l’exercice est inscrit dans l’ADN de Think Pink, précisément parce que cela joue un rôle important dans la prévention et la récupération pendant et après un traitement contre le cancer du sein. En tant que campagne nationale de lutte contre le cancer du sein, Think Pink souhaite que les victorieux(ses) se remettent en selle dès que possible et entrent en contact d’une manière ludique et conviviale. C’est pourquoi nous organisons toute une série d’événements, petits et grands, accessibles quel que soit le niveau sportif. Vous donnez un coup de pouce à votre santé, vous sensibilisez votre entourage au cancer du sein et vous collectez des fonds pour contribuer à la recherche sur le cancer du sein. 

Sous le label Bike for Think Pink, nous emmenons plusieurs jours jusqu’à 80 participantes parcourir plus ou moins 100 km par jour. Loin d’être une course contre la montre, c’est surtout un événement inoubliable, où le cyclisme et le plaisir d’être ensemble sont au centre des préoccupations. Think Pink s’occupe de tout : hébergement, restauration et fournitures, massages, réparation des vélos, etc. Les événements d’une journée sont plus accessibles et conviennent à toutes les femmes qui aiment le cyclisme.

Lors des Run for Think Pink organisés à travers tout notre pays, les participants (femmes et hommes) portent haut les couleurs de Think Pink. La participation est gratuite en échange d’une collecte de fonds. Think Pink s’occupe une nouvelle fois de tout : l’inscription, la récupération des dossards, les massages, les collations et boissons.

Walk for Think Pink suscite l’enthousiasme des personnes qui apprécient les randonnées et promenades, chez elles ou à l’étranger, pendant une journée ou plus. Durant les événements d’une journée, vous pouvez marcher gratuitement si vous collectez des fonds pour contribuer à la recherche sur le cancer du sein.

Avec Yoga for Think Pink, chaque année à l’approche du 21 juin – Journée internationale du yoga – nous nous associons à Decathlon pour organiser un festival de yoga (en ligne). Au cours de cette semaine, nous réunissons des instructeurs de yoga passionnés de tout le pays. Le résultat : une gamme variée de cours de yoga accessibles aux débutant(e)s, mais tout aussi stimulants pour les yogis et les yoginis plus avancés. L’ensemble des recettes de cette collaboration va à des projets d’onco-réhabilitation, et notamment à des séances de yoga destinées aux patient(e)s des Cliniques du Sein. Ces séances favorisent la récupération pendant et après le traitement, car le yoga est plus qu’un sport : il procure détente mentale et physique, force, souplesse et sérénité.

Grâce à nos BikeSters et RunSters, vous pouvez pédaler et courir en groupe sans engagement toute l’année, lors de sorties animées par un Bike ou Run Captain. Les femmes de tout niveau sportif peuvent s’y inscrire gratuitement. Toutes les informations sont disponibles sur:

Together, we Race for the Cure®

À côté de toutes ces différentes activités sportives, a lieu la Race for the Cure®, qui a traditionnellement lieu le dernier week-end de septembre, à la veille du lancement d’Octobre Rose. Des dizaines de milliers de participant(e)s courent 6 km ou marchent 3 km. Mais il s’agit avant tout de célébrer la vie et de faire preuve de solidarité avec les victorieux(ses). C’est ce que symbolisent les t-shirts roses portés par les victorieux(ses), entouré(e)s par leurs proches et sympathisants qui sont, eux, vêtus de blanc.

La Race for the Cure® est le plus grand événement au monde qui soutient la lutte contre le cancer du sein. Cet événement a été organisé pour la première fois en 1983 aux États-Unis et réunit depuis plus de 1,5 million de personnes dans plus de 100 villes à travers le monde. Cette course aide les organisations de lutte contre le cancer du sein et les hôpitaux à collecter des fonds et à sensibiliser le public à la santé des seins.

Les autres membres de Think Pink Europe organisent également des événements Race for the Cure®. C’est ainsi que nous bougeons dans toute l’Europe pour lutter contre le cancer du sein. Pour en savoir plus sur la Race for the Cure® et vous inscrire, consultez le site raceforthecure.eu

Une alimentation adaptée

Un rapport du World Cancer Research Fund International datant de 2014 établit un lien entre votre mode de vie et vos chances de survie à un cancer du sein.

  • Les personnes ayant un bon IMC avant et après le diagnostic ont de meilleures chances de survie. L’étude a également montré que l’obésité augmente le risque de huit cancers (de l’intestin, de l’endomètre, de l’œsophage, des reins, du pancréas, des ovaires, de la vésicule biliaire et du sein post-ménopausique). 
  • Les personnes qui ont une activité physique avant et après le diagnostic ont de meilleures chances de survie.
  • L’alimentation joue également un rôle : une alimentation équilibrée contient de précieux nutriments qui aident l’organisme à se protéger contre les maladies.
  • Les études sur le sujet sont moins nombreuses, mais montrent que la consommation de fibres et de soja a un effet protecteur, tandis que manger beaucoup de graisses saturées (snacks, biscuits, gâteaux et produits animaux tels que la viande grasse) a un effet délétère. Il faut toutefois davantage d’études pour en avoir la preuve formelle.
  • Viser un poids santé et éviter de prendre du poids est encore plus important après la ménopause : cela réduit le risque de rechute. Il convient aussi d’éviter d’avoir un tour de taille trop élevé.
Pendant le traitement

On a longtemps pensé que l’alimentation ne jouait aucun rôle dans les traitements du cancer et n’avait pas d’impact direct sur le processus de guérison. L’aspect 
« alimentation » et son encadrement ne tenaient donc aucune place pendant la maladie. Nous savons aujourd’hui que ce n’est pas tout à fait vrai. L’alimentation peut bel et bien contribuer au traitement du cancer : une alimentation adaptée pour les patient(e)s du cancer peut notamment provoquer une meilleure réaction de la tumeur au traitement et une réduction de l’intensité et de la durée des effets secondaires de la radiothérapie et de la chimiothérapie.

Certain(e)s patient(e)s remarquent que leurs habitudes alimentaires changent avant même leur diagnostic ou pendant le traitement. Ils ou elles peuvent en effet constater une perte d’appétit ou une altération des goûts. Bien qu’une alimentation saine reste recommandée, il importe surtout, pendant le traitement, de continuer à prendre suffisamment de calories de manière à avoir l’énergie suffisante pour le supporter. Que ces calories proviennent d’une alimentation peu saine n’a pas d’importance à ce stade. Mangez donc surtout ce qui vous fait envie et optez pour des aliments suffisamment riches en énergie.

Soyez particulièrement prudent(e) avec les compléments alimentaires pendant le traitement. Ils n’offrent pas de meilleure protection contre le cancer qu’une alimentation équilibrée. Il arrive d’ailleurs souvent que des personnes prennent des compléments alimentaires, pensant ainsi pouvoir prévenir un cancer. Le Fonds International de Recherche sur le Cancer les déconseille fortement tant que leur utilité n’est pas prouvée. Les compléments alimentaires présentent en outre des risques d’effets secondaires. Ne prenez donc jamais de compléments sans consulter votre médecin.

La surcharge pondérale est aussi mise en lien avec un risque plus élevé de cancer du sein, ou de nouveaux cancers ultérieurs comme le cancer de l’endomètre ou du côlon. C’est pourquoi les personnes en surpoids souffrant d’un cancer du sein ont tout intérêt à éviter les prises de poids pendant et après le traitement. Il vaut mieux vous fixer un objectif de poids normal, mais ne faites jamais un régime par vous-même. Une perte de poids trop rapide ou trop importante peut influencer l’effet du traitement. Les diététiciens spécialisés en oncologie sont là pour vous accompagner dans votre régime.

En septembre 2021, Think Pink & Zest ont décidé de s’associer afin d’offrir un accompagnement nutritionnel rapproché et humain aux personnes touchées par le cancer du sein. Zest se base sur votre profil de santé global et sur les dernières recherches scientifiques en termes de cancer, santé et nutrition pour vous soutenir au mieux dans votre combat contre la maladie. En fonction de vos symptômes, restrictions, traitements et votre type de cancer, Zest combine les dernières technologies, les recommandations globales internationales et les conseils d’experts de pointe (diététiciennes en oncologie, chercheurs à la pointe, oncologues…) pour calculer le meilleur plan nutritionnel possible afin d’atténuer vos effets secondaires et de prévenir tout problème de dénutrition. En plus d’avoir accès gratuitement à la plateforme et aux conseils personnalisés, vous avez également l’occasion de vous inscrire à des workshops sur des thématiques nutritionnelles qui vous touchent. Plus d’infos sur think-pink.be et zestcancer.com.

Prévention 
Ne tombez pas dans le piège des superaliments : plus de 60 % des Belges pensent à tort que ces superaliments, tels que le brocoli, les graines de chia, les baies de goji, le thé vert, le curcuma, les oméga-3, la tomate, le lycopène… peuvent réduire le risque de cancer. Les superaliments font partie d’une alimentation saine, mais aucun aliment en particulier ne peut réduire le risque de cancer.

Il y a actuellement assez d’indications scientifiques qu’un bon poids, que la consommation de cinq portions de fruits et légumes par jour (600 grammes au total) et de suffisamment de céréales complètes contribuent à réduire le risque de certains types de cancer.

Même de petites modifications de votre type d’alimentation peuvent déjà être très bénéfiques. Une ou deux portions supplémentaires de fruits et légumes par jour, l’abandon du pain blanc pour le pain gris, ou une promenade quotidienne un peu plus longue peuvent déjà avoir un effet positif. Une alimentation équilibrée est faite de produits sains qui aident le corps à se protéger contre les maladies.

L'alimentation après le cancer : conseils

Une alimentation saine, équilibrée et variée est également importante après le traitement. La recherche scientifique montre que les conseils alimentaires suivants peuvent réduire le risque de récidive, d’un nouveau cancer ou d’une autre maladie chronique :

  • Veillez à garder un poids santé. 
  • Pratiquez chaque jour une activité physique modérée (par exemple en marchant d’un bon pas) pendant au moins 30 minutes. 
  • Limitez la consommation d’aliments caloriques comme les snacks riches en graisses, ainsi que les en-cas et boissons sucrés. 
  • Mangez suffisamment de fruits (framboises, fraises, myrtilles, prunes, pêches, abricots), légumes (poireaux, oignons, choux, brocolis, radis), céréales complètes et légumineuses, et variez autant que possible votre alimentation (en termes de couleur particulièrement), résume Arnaud Tiberghien – diététicien aux hôpitaux Iris Sud. 
  • Mangez chaque jour au moins cinq portions (600 grammes) de légumes et de fruits. 
  • Limitez votre consommation de viande rouge à 500 grammes par semaine et évitez la charcuterie et les préparations (salami, saucisse, pâté, hachis préparé). 
  • Évitez de boire de l’alcool ou limitez-vous à une consommation par jour. 
  • Évitez le sel.

Vous trouverez plus de conseils sur cancer.be/prévention ou sur cancer.be/publication/alimentation-apres-un-cancer

Cathy (45 ans)

Cathy a reçu un diagnostic de cancer du sein en mai 2018 qui ne l’a pas empêchée de rester active et de réaliser son grand rêve : ouvrir son propre B&B « Madelette » du nom de ses deux grands-mères.

Suivre ses rêves est peut-être le meilleur remède

En avril 2018, ma décision était enfin prise. J’allais relever le plus grand défi de ma vie et réaliser mon rêve : en 2019, j’allais ouvrir un B&B. J’avais besoin d’un peu plus de temps, car les rénovations n’allaient commencer qu’à la fin de l’année.

Des plans tombés à l’eau ?

En mai 2018, la nouvelle du cancer du sein explose comme une bombe. Qu’allais-je faire de mon grand rêve ? Dans un premier temps, je voulais tout abandonner. Mais mon mari m’a rassurée : « Tout ira bien. On va traverser cela ensemble. Tu vas y arriver. Et sinon, qui pourrait bien exploiter ce B&B ? » Très bien, alors, si tu le dis… je vais me battre contre ce crabe ! De toute façon, deux possibilités s’offraient à moi à ce moment précis : m’asseoir dans un coin pendant un an ou foncer. Le choix a été vite fait.

Durant les premières semaines, je n’avais pas le temps de souffler : je suis allée d’examen en examen. Une opération lourde a été planifiée en juin, puis la chimio à partir de juillet. J’ai essayé de voir le positif en tout. C’était l’été, il faisait beau, et je n’avais jamais eu le temps de vraiment profiter de notre jardin. Je faisais une promenade chaque jour, mais au bout de quelques semaines, je me sentais mal par rapport au fait que tout le monde était occupé et que moi, je ne faisais rien de mes journées.

Trop de temps

J’avais l’habitude de travailler six jours sur sept. Avoir soudain plus de temps était compliqué à gérer pour moi. Plus mon entourage me disait de me reposer et de rester au calme, plus je m’entêtais. Je ne sais toujours pas où j’ai trouvé toute cette énergie. Le docteur a appelé ça mon «instinct de survie».

Nous sommes indépendants et, en août, j’ai recommencé à travailler quelques jours par semaine. J’étais tellement heureuse de pouvoir à nouveau réintégrer la vie professionnelle. Pendant ce temps, j’ai continué à prendre soin de notre famille et de nos quatre filles. Je ne voulais pas embêter mon mari avec ça, même s’il était prêt à s’en charger. Je me disais qu’il était déjà assez occupé. Notre activité devait continuer à tourner, parce que j’étais moi-même déjà absente. En plus de sa charge de travail, il mettait également tout en place pour que mon rêve se réalise.

Pendant ce temps, j’avais déjà un horaire hebdomadaire fixe et actif. Je m’étais arrangée pour faire des choses que je n’aurais pas eu le temps de faire autrement. Je travaillais deux jours par semaine, prenais des cours de boulangerie, rencontrais des amies et cuisinais davantage. J’avais aussi recommencé à marcher – à mon « chimiotempo », comme je l’appelais. Tout le monde me disait que j’étais folle, mais j’avais envie de repousser mes limites. Le docteur me laissait faire et me disait que rester actif permettait de guérir plus vite. Pour le plus grand plaisir de mon mari, parce que rester assise n’est vraiment pas pour moi.

Jour de chimiothérapie

Je prenais une heure de repos tous les jours, et je ne prévoyais rien les mardis, parce que c’était ma journée de chimio. Une journée que j’ai fini par attendre avec impatience, parce que nous avions formé une petite bande à l’hôpital. Il en est aussi ressorti quelque chose de positif, avec de belles et nouvelles amitiés. Parce que peu importe à quel point tout votre entourage essaie de vous soutenir, tout le monde à l’hôpital est dans le même bateau et vous vous comprenez vraiment. C’est ainsi que vous forgez des liens pour la vie…

En janvier 2019, j’ai reçu ma dernière irradiation. Après ça, je suis passée par un programme de rééducation. J’y ai rencontré des femmes qui sont devenues des amies. Dans les mois qui ont suivi, je me suis appliquée à préparer mon grand rêve, notre propre B&B qui a ouvert en septembre de la même année. J’étais impatiente d’y être. Et mes cheveux étaient de retour: de belles boucles incontrôlables que j’étais ravie de pouvoir admirer dans le miroir.

Faire une pause

Très peu de temps après les traitements, je me suis à nouveau jetée à corps perdu dans le travail. Gérer un B&B n’est pas un travail de 9 à 17 h. J’ai donc dû à maintes fois recharger un peu mes batteries. Il m’est parfois arrivé de craquer. Je faisais alors une pause, j’allais me coucher tôt ou je faisais une sieste. Il fallait que j’admette que mon corps n’était plus le même qu’avant. Nous sommes maintenant confrontés à un été chargé et heureusement, mes filles sont ici : elles ont l’habitude maintenant, et sans leur aide, je ne serais pas en mesure de faire le travail. Si je dois relever quelque chose de négatif, c’est ceci : la fatigue et l’insomnie. Il y a longtemps que je n’ai plus dormi toute une nuit. Les effets secondaires des médicaments que je dois encore prendre me causent également des problèmes. Les médecins ne vous le disent pas toujours.

Mais pour le reste, tout va bien. Je pense que la perspective de réaliser mon rêve m’a donné beaucoup de force, de même que l’amour et l’amitié que j’ai pu ressentir. Les liens familiaux et les amitiés n’ont fait que se renforcer pendant ma maladie.

Je voulais écrire ceci pour soutenir et motiver d’autres patient(e)s à rester actif(ve)s. J’aimerais dire ce qui suit à toutes celles et tous ceux qui viennent de recevoir la nouvelle ou se trouvent en plein traitement : « Écoutez votre corps ». Si vous vous sentez bien, essayez d’être actif(ve) à votre propre rythme. Continuer à bouger m’a permis de me remettre au travail plus rapidement. Cherchez le positif, profitez des bons moments, du soutien et de l’amour que votre entourage vous donne, faites des choses pour lesquelles vous n’avez pas le temps d’habitude et si vous avez des rêves, essayez de les réaliser.

Pour lire d’autres témoignages : think-pink.be/fr/Blog/