Non, pas mes seins !

Bon à savoir
  • Si vous optez pour une prothèse mammaire externe, vous serez toujours remboursée du prix d’une prothèse standard.
  • L’intervention est moins élevée si vous vous rendez chez un bandagiste non conventionné. Vous pouvez trouver une liste de tous les bandagistes conventionnés dans notre pays sur le site web de l’INAMI : ondpanon.riziv.fgov.be/SilverPages/fr
  • Certaines femmes préfèrent subir une mastectomie alors que la chirurgie conservatrice est possible. Elles pensent que c’est plus sûr et que l’amputation leur offre de meilleures chances de survie. Ce n’est pas le cas. Une opération conservatrice bien faite offre autant de chances de survie qu’une amputation du sein.
  • Après une reconstruction mammaire avec vos propres tissus, il vous sera absolument interdit de fumer, faute de quoi le sein pourrait se nécroser.
  • Depuis 2016, il existe une convention INAMI concernant la tarification des suppléments pour une reconstruction mammaire autologue (avec ses propres tissus) : celle-ci est intégralement remboursée par l’assurance maladie si vous optez pour une chambre commune ou double.
  • Si vous avez une assurance hospitalisation, renseignez-vous bien sur ce que celle-ci couvre ou non. Vous éviterez ainsi les mauvaises surprises. Parfois, le ticket modérateur ne vous est remboursé que si vous êtes en chambre double et non dans une chambre particulière.
  • Vous pouvez toujours faire vérifier votre facture d’hôpital par un conseiller de votre assurance maladie avant de la régler.

Trop gros, trop petits, trop mous… Nous, les femmes, sommes rarement tendres avec notre propre poitrine. Mais d’une manière ou d’une autre, nos seins font partie intégrante de notre féminité. Le risque de les perdre est donc un événement dramatique. Un événement qui peut avoir un sérieux impact sur votre état émotionnel et le regard que vous portez sur vousmême. Les seins sont à la fois un aspect important et visible de votre corps. La poitrine d’un homme est également différente après une intervention chirurgicale. Une fois que le médecin a complètement retiré le tissu mammaire, il peut y avoir une sorte de creux, ou un mamelon peut avoir disparu. Ces changements peuvent également affecter l’image qu’ont les hommes d’eux-mêmes.

L’opération est presque toujours la première étape du traitement contre le cancer du sein. Il est toujours recommandé de discuter avant l’opération avec le chirurgien de tous les aspects de l’intervention, y compris des prothèses et de la reconstruction. Les options sont multiples et le choix que vous faites peut avoir des conséquences pour l’opération.

Personne ne vous rendra votre sein, mais une prothèse mammaire externe ou une reconstruction du sein peut vous rendre l’ablation plus acceptable. Elle vous évitera d’avoir mal au dos et de prendre une mauvaise posture. Si l’amputation est inévitable, le sujet de la prothèse ou de la reconstruction mammaire pourra être abordé avant l’intervention et pendant les consultations de contrôle. Le médecin ou l’infirmière coordinatrice vous en parlera sans doute, mais n’hésitez pas à demander des informations si vous le jugez nécessaire. Vous aurez peut-être d’autres préoccupations à ce moment-là. C'est normal, prenez votre temps. La décision ne doit pas être prise dans l’urgence. Il n’y a donc pas de raison de vous presser.

Vous aurez peut-être d’abord une réaction de rejet face à ces solutions. C’est compréhensible, cela reste quelque chose d’artificiel. Cependant, d’énormes progrès ont été réalisés ces dernières années en matière de prothèses et de reconstruction mammaire, et beaucoup de femmes et d’hommes y voient une solution acceptable. Vous pouvez bien entendu choisir de vivre votre vie sans prothèse ou de ne pas passer par la chirurgie mammaire. La décision vous appartient pleinement.

Prothèses externes

Un grand nombre de femmes atteintes d’un cancer du sein renoncent à la reconstruction mammaire. Elles en ont assez des hôpitaux, trouvent la reconstruction trop coûteuse ou veulent essayer d’accepter leur corps tel qu’il est devenu. Une large gamme de prothèses mammaires existe : certaines suivent parfaitement le mouvement du corps, d’autres ont une température constante, d’autres encore vous permettent de nager et de pratiquer des sports nautiques. Elles ne vous empêcheront donc pas de mener une vie active.

J’ai choisi de refuser la reconstruction mammaire. J’en avais assez des opérations. Il faut une opération pour prendre des tissus de mon dos et de mes jambes pour former un nouveau sein, et encore une opération pour adapter la taille de mon autre sein à la reconstruction. Je n’en veux pas. Je continue à mettre des vêtements à la mode et avec ma prothèse, on ne voit rien. »

Florence, 51 ans

Une prothèse externe est un petit sac de silicone en forme de goutte que vous portez dans votre soutien-gorge afin d’imiter votre poitrine naturelle. Il y en a de diverses tailles et formes. La prothèse peut se porter dans un soutien-gorge spécial ou peut être collée à la peau. Les prothèses mammaires autoadhésives tirent moins sur la bretelle de votre soutien-gorge et ont un aspect plus léger et plus naturel.

Vous pouvez porter une prothèse externe en attendant la chirurgie de reconstruction mammaire ou elle peut constituer une solution permanente. Son avantage majeur est naturellement qu’elle ne nécessite pas de nouvelle opération. Toutes les prothèses mammaires se portent de préférence avec un soutien-gorge adapté.
 

Juste après l'opération

À la fin de votre hospitalisation, le bandagiste ou l’infirmière coordinatrice vous fournira une prothèse post-opératoire temporaire, une petite housse légère remplie d’ouate de polyester que vous pouvez ajouter ou enlever. La prothèse ne pèse rien et est munie d’une housse en coton doux du côté du sein. Votre plaie peut ainsi cicatriser, vous avez un sentiment de sécurité et une solution élégante pour les six premières semaines après l’intervention chirurgicale.

Une première prothèse

Une prothèse joue un rôle important sur votre aspect physique et le sentiment d’être bien dans votre peau, mais contribue aussi à une bonne posture et au confort de votre dos. Surtout si vous avez une plus forte poitrine. Une prothèse a le même poids que votre sein naturel, si vous n’avez été amputée que d’un seul sein, et prévient les douleurs dans les épaules à long terme.

La première prothèse en silicone ressemble plus, en termes de forme et d’aspect, à ce qu’on en attend. Elle a un effet de pesanteur naturelle égal à celui d’un vrai sein et est pourvue d’un mamelon. Elle absorbe également la chaleur corporelle et donne l’impression de faire partie de votre corps. Autre propriété : une prothèse bien faite suit vos mouvements, bouge lorsque vous marchez et s’aplatit lorsque vous êtes couchée sur le dos, si bien que personne ne remarquera que vous portez une prothèse. Il existe également des prothèses autoadhésives qui adhèrent directement à votre peau, de sorte qu’elles ne glissent pas, même lorsque vous vous penchez en avant. Elles sont idéales pour plus de liberté de mouvement.

Votre première prothèse est intégralement remboursée par la sécurité sociale. Il vous faudra toutefois une ordonnance de votre médecin traitant. La lingerie spéciale sera par contre généralement à vos frais. Le bandagiste ou l’infirmière coordinatrice vous remettra un dossier d’information sur les gammes de lingerie disponibles. Les choses ont bien évolué depuis quelques années : vous serez surprise de voir qu’il existe maintenant de la belle lingerie prothétique.

Essayer une prothèse est une épreuve émotionnelle qu’il ne faut pas sous-estimer. Demandez à quelqu’un qui vous connaît bien de vous accompagner. Emportez aussi un t-shirt moulant (de préférence blanc ou de couleur claire unie), pour bien juger la forme. Sautez et bougez à votre aise pendant les essayages. De cette façon, vous pouvez mieux évaluer le maintien de la prothèse et son confort.

La prothèse définitive

Un an après la première prothèse en silicone, vous pouvez en acheter une définitive, puis vous pouvez en redemander une tous les deux ans, qui vous sera remboursée. Le produit nettoyant et la brosse pour la surface autoadhésive de votre prothèse mammaire sont également remboursés tous les trois mois.

Les prothèses définitives sont distribuées par les bandagistes et dans certains magasins de lingerie spécialisés. L’infirmière coordinatrice peut vous fournir ces adresses. Think Pink met également en avant les magasins de lingerie spécialisés au cours de la semaine annuelle de la lingerie, qui se tient début mars. Vous trouverez de plus amples informations sur think-pink.be.

Pour bénéficier du remboursement de votre prothèse, il vous faudra une ordonnance médicale et l’acheter auprès d’un bandagiste agréé ou conventionné. Il est recommandé de prendre rendez-vous à l’avance. Le magasin peut alors en tenir compte. Ils ont parfois des employées spécialisées dans les prothèses mammaires. Vous serez toujours remboursée du prix d’une prothèse standard, soit environ 230 euros. Une prothèse plus chère vous coûtera un supplément. Les prothèses de natation ne sont pas remboursées. Sur le site de l’INAMI, vous trouverez une liste de tous les produits pour prothèses externes qui sont remboursés : inami.fgov.be.

À quoi devez-vous penser lorsque vous faites réaliser une prothèse sur mesure ?

  • Prenez votre rendez-vous à l’avance afin que le spécialiste ait suffisamment de temps à vous consacrer.
  • Comptez environ une heure pour la consultation et les mesures.
  • Apportez la prescription de votre médecin pour la prothèse et, le cas échéant, un ou deux soutiens-gorge pour votre prothèse.
  • Portez votre top préféré pour votre rendez-vous. Cela vous permettra de voir immédiatement si vous êtes à l’aise avec la prothèse.
  • Vous sentez vous à l’aise dans le magasin ? L’accueil est-il sympathique ? Le spécialiste tient-il compte de vos souhaits et de vos besoins ? Les employées prennent-elles le temps ? Écoutez votre intuition : si la consultation ou la sélection des produits ne répond pas à vos attentes, cherchez un autre point de vente.

Conseils d’entretien

L’entretien d’une prothèse est facile : celles qui ne collent pas à la peau se lavent 
tous les jours à l’eau claire ou avec un peu de savon.

  • Séchez soigneusement la prothèse avec une serviette éponge.
  • Ne placez jamais la prothèse à proximité d’une source de chaleur et n’utilisez pas de sèche-cheveux pour la sécher.
  • La bande adhésive d’une prothèse qui adhère au corps doit être remplacée régulièrement et la peau doit bien être nettoyée. La vendeuse vous conseillera sur les bons produits.
  • Attention aux objets pointus (broches, griffes de chats, épines, épingles, etc.) qui pourraient perforer la prothèse et l’endommager irrémédiablement.

Qu’est-ce qu’un «shaper» ?
Les shapers (ou compléments mammaires) sont des compléments en silicone que vous portez sur votre peau ou dans la poche de votre soutien-gorge pour restaurer la symétrie des seins. Les shapers sont la solution idéale après une chirurgie mammaire conservatrice, après avoir subi plusieurs biopsies, après une reconstruction laissant apparaître une certaine asymétrie ou pendant le traitement par expansion, avant la reconstruction. Aujourd’hui, 70 à 80 % de tous les cancers du sein sont traités par opération conservatrice. Dans ce cas, les shapers constituent une bonne solution. Il en existe de nombreuses tailles et formes différentes. Nous vous recommandons de vous rendre chez un détaillant pour trouver le shaper qui vous convient et recevoir des conseils professionnels.

Dans les magasins de notre partenaire Amoena, vous pouvez obtenir un accompagnement personnalisé professionnel. Vous trouverez les points de vente de la marque sur le site web amoena.com/retailers. Si vous n’avez plus de mamelon par exemple, vous pouvez également les contacter. Ils proposent une gamme de mamelons auto-adhérents qui permettent de rétablir la symétrie sous vos vêtements. Les mamelons auto-adhérents offrent une solution idéale en attendant une reconstruction du mamelon et peuvent être portés par-dessus une prothèse, un shaper ou directement sur la peau. Les mamelons sont disponibles en différentes couleurs et tailles pour s’adapter au mieux à votre type de peau.

Vérifiez auprès de votre assurance maladie si un remboursement intégral ou partiel est prévu pour votre shaper. Vous aurez alors peut-être besoin d’une ordonnance.

Innovation
La prothèse mammaire Adapt Air d’Amoena a récemment remporté le célèbre prix Red Dot Award dans la catégorie « Conception de produits ». Adapt Air est entièrement réglable grâce à sa chambre à air intégrée et à la pompe spéciale qui permettent d’adapter le volume à la silhouette de chaque femme, simplement en ajoutant ou en libérant de l’air. Vous pouvez adapter le volume vous-même, quand vous le souhaitez et aussi souvent que vous le souhaitez, par exemple si vous prenez ou perdez du poids.

Avant et après , toujours le soutien-gorge adapté

Un bon soutien-gorge est indispensable. Il doit être adapté à votre stature et découpé assez haut pour pouvoir y dissimuler la prothèse. Vous pouvez aussi coudre dans votre soutien-gorge normal une fine doublure ou le petit sac dans lequel est vendue la prothèse. Cela évitera que la prothèse glisse quand vous bougez. Vous pouvez également vous rendre dans un magasin de lingerie offrant un service de bandagisterie ou dans un magasin spécialisé. Ils savent quel type de soutien-gorge est adapté à votre prothèse.

Si vous avez opté pour une prothèse autoadhésive, vous trouverez des modèles de soutien-gorge adaptés sans petit sac intérieur. En général, ces soutiens-gorge ont des bretelles plus larges et plus douces pour supporter le poids de la prothèse. Ils ont aussi souvent des bords élastiques pour épouser entièrement la forme de votre poitrine.

Les magasins spécialisés disposent aujourd’hui d’une large gamme de pièces de lingerie à la mode, maillots de bain, bikinis et tankinis, parfaitement adaptés aux prothèses mammaires. Oui, vous pouvez continuer à porter de jolis sous-vêtements dans des tissus fins. Ils vous procurent non seulement un confort optimal, mais vous aident également à mieux vous sentir suite aux changements de votre corps. Comme dans le cas de la lingerie classique, de nouveaux modèles sont mis en vente tous les ans sur le marché. Certains hôpitaux organisent même des défilés de mode avec les derniers modèles. N’hésitez pas à poser la question.

Reconstruction mammaire

Beaucoup de personnes ne pensent qu’à une chose lorsque leur cancer du sein est diagnostiqué : « Enlevez-moi vite cette horreur ». Elles sont prêtes à sacrifier un sein s’il le faut. L’ablation d’un sein est pourtant loin d’être un acte anodin, surtout pour une femme. Une mastectomie peut être perçue comme une mutilation. Le sentiment d’avoir perdu sa féminité, son identité. Certaines femmes ont besoin de plus de temps pour dire adieu à leur sein. Vous pouvez opter pour un rituel de séparation, comme une séance photos de votre corps. Certaines femmes font même réaliser un moule en plâtre de leur sein. D’autres voient ce sein comme une menace et veulent s’en débarrasser.

Une reconstruction peut donc rendre à votre sein un aspect «normal» et vous aider à retrouver votre confiance en vous. Elle est en principe possible pour tout le monde, à n’importe quel âge. Il est important de bien doser vos attentes après la reconstruction. Ne pensez pas que le nouveau sein aura l’aspect de l’ancien. Il sera aussi différent au toucher. Mais soyez patiente, le sein va encore changer de forme pendant les premières semaines après la reconstruction et va retrouver sa sensibilité. Il n’y a donc aucune raison de paniquer si ce n’est pas le cas immédiatement après l’opération.

Reconstruction immédiate ou ultérieure ?

Beaucoup de médecins préfèrent attendre la fin de la radiothérapie pour procéder à une reconstruction. Cela signifie donc une seconde opération, qui a lieu généralement six à dix-huit mois après l’amputation (partielle). Cela vous donne le temps de vous faire au diagnostic et de terminer les traitements post-opératoires. Vous évitez ainsi que ces traitements doivent être reportés en raison de complications. Cela permet aussi aux tissus de cicatriser et de diminuer les risques de la reconstruction.

De cette manière, le traitement post-maladie n’influence pas non plus le résultat esthétique de la reconstruction, ce qui est toujours possible. Vous pouvez également attendre plusieurs années avant de vous faire opérer à nouveau. Toutes les femmes ne sont pas immédiatement prêtes pour une nouvelle opération. Suivez votre instinct et prenez le temps que vous souhaitez. La méthode utilisée dépend des personnes et des circonstances, comme de l’état des tissus.

Dans les Cliniques du Sein, la reconstruction est également possible immédiatement si vous le souhaitez et que vous ne devez pas recevoir de traitement complémentaire (radiothérapie ou chimiothérapie). Dans ce cas, on procède à l’amputation et à la reconstruction lors de la même opération. Elle permet de conserver l’enveloppe cutanée du sein, avec ou sans le mamelon.

Mais pour certaines femmes, un sein immédiatement reconstruit est plus difficile à accepter pendant les premiers mois. Cela peut sembler étrange de passer immédiatement de votre propre poitrine à des courbes que vous voyez, mais pour lesquelles vous ne ressentez aucune sensation. Certains médecins estiment qu’une femme qui a vécu un temps avec la mutilation d’un sein accepte plus facilement la reconstruction mammaire.

Le Dr Femke Delporte (gynécologue à l’AZ Sint-Lucas Brugge) : « Le choix d’une reconstruction mammaire dépend de nombreux facteurs : le résultat d’un éventuel examen génétique, les caractéristiques de la tumeur, le moment et le type de traitement post-opératoire… mais aussi de l’âge. La grande majorité des jeunes femmes, soit plus de 80 %, opte pour une reconstruction après environ un an. Cela se produit rarement chez les patientes plus âgées (plus de 70 ans). Celles-ci optent souvent pour une prothèse mammaire. »

Si le mamelon n’a pas été préservé, la reconstruction du mamelon et de l’aréole a lieu lorsque le sein est complètement rétabli et a pris sa forme définitive. Le mamelon lui-même est reconstruit avec un lambeau cutané et sous anesthésie locale par le chirurgien plasticien. Les cicatrices seront camouflées par la suite par le tatouage de l’aréole. De nos jours, cela se fait presque toujours par tatouage médical, chez un dermatologue ou un chirurgien spécialement formé à cet effet. Une aiguille ultrafine injecte de manière très rapide un pigment liquide non nocif sous la peau. Lorsqu’un médecin ou un chirurgien plasticien se charge de l’intervention, un tatouage de mamelon peut être remboursé jusqu’à 100 %. Renseignez-vous auprès de votre mutualité et de votre compagnie d’assurance hospitalisation si vous en avez une.

Avantages de la reconstruction immédiate

  • Vous n’êtes pas confronté(e) à l’absence d’un sein.
  • Une intervention chirurgicale au lieu de deux représente moins de frais médicaux, moins de complications post-opératoires et d’anesthésie et une seule période de convalescence.
  • La cicatrice est souvent plus discrète, car l’enveloppe cutanée peut être préservée.

Avantages de la reconstruction ultérieure

  • Vous avez plus de temps pour réfléchir au choix de la technique de reconstruction.
  • Vous pouvez mieux accepter les faiblesses éventuelles de la reconstruction parce que vous avez pu vous voir après l’amputation.
  • Si vous devez subir une chimiothérapie, il y a moins de risque d’infection du sein reconstruit. C’est particulièrement valable pour les reconstructions avec prothèse.
  • Si vous avez besoin de radiothérapie, le risque d’effets secondaires sur la peau et les cicatrices tardives est moins élevé. Le risque de perte de la prothèse est cinq fois plus élevé si une radiothérapie suit une reconstruction immédiate.
  • Le cas échéant, cela donne le temps d’attendre les résultats de l’examen génétique. Vous pouvez éventuellement décider de subir une chirurgie mammaire préventive de l’autre côté en même temps.
Que se passe-t-il après une chirurgie mammaire conservatrice ?

La plus forte prise de conscience du public à l’égard du cancer du sein et l’amélioration du dépistage permettent de diagnostiquer la maladie de plus en plus tôt. La tumeur est alors relativement petite et l’on pratique ainsi de plus en plus la chirurgie mammaire conservatrice. Chez environ deux tiers des femmes atteintes d’un cancer du sein, il n’est pas nécessaire d’amputer intégralement le sein. On parle alors d’opération conservatrice, ou tumorectomie. Le chirurgien pratique une incision dans la peau par laquelle il ne retire que la tumeur et une zone de sécurité de tissus sains. Le reste du sein est préservé, mais peut changer de forme. Pour éviter toute distorsion de votre poitrine, le chirurgien utilise des techniques oncoplastiques. Il veille à ce que la cicatrice soit masquée, par exemple le long du mamelon, et à ce que la cavité tumorale soit comblée en remodelant le tissu glandulaire.

Pour votre silhouette, une opération conservatrice a naturellement moins d’impact que l’amputation. Il est pourtant possible que le résultat final soit moins beau, en raison des irradiations, par exemple, ou parce que le chirurgien a dû enlever une partie importante du sein. La forme du sein après une intervention conservatrice dépend de sa taille, du volume de la tumeur et de son emplacement dans le sein. Le résultat cosmétique ne peut en tout cas être évalué qu’après la radiothérapie.

Il y a très peu de chances que la tumeur locale revienne dix ans après une opération mammaire conservatrice. Mais comme il est toujours possible qu’il y ait encore des cellules cancéreuses dans le reste du sein, l’opération est presque systématiquement suivie de séances de radiothérapie. Actuellement, quasi tous les centres travaillent avec l’hypofraction : des séries d’irradiation plus courtes, avec une dose plus élevée par jour, mais une réduction de la dose totale.

« Certaines femmes se demandent si l’amputation d’un sein n’est pas mieux qu’une opération conservatrice suivie d’une radiothérapie. Elles pensent que cela augmente leurs chances de survie, mais cette peur est sans fondement. Des études de grande envergure montrent que les deux traitements sont équivalents. Il y a même des études qui apportent un éclairage différent sur la chirurgie et la radiothérapie par rapport à l’amputation d’un sein », explique le professeur Liv Veldeman (radiothérapeute à l’UZ Gent). « Celles-ci suggèrent que les personnes amputées du sein ont moins de chances de survie à long terme que celles ayant subi une chirurgie mammaire conservatrice et de la radiothérapie. Nous ne pouvons pas encore expliquer cela. Étant donné que ces études sont restreintes et rétrospectives (elles se fondent sur des données existantes sans en collecter de nouvelles), nous ne pouvons pas en tirer de conclusions
définitives. »

Implants ou propres tissus ?

Une reconstruction mammaire implique qu’un nouveau volume est créé là où le sein a été amputé. Il y a deux possibilités pour une reconstruction mammaire : le sein est reconstruit soit avec un implant, soit avec vos propres tissus du ventre, des cuisses ou du dos. Les deux options ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Les implants
L’implant est placé sous la peau ou le muscle pectoral pour imiter la forme naturelle du sein. La couche extérieure est généralement en silicone, tandis que le rembourrage est constitué de gel de silicone ou de sérum physiologique.

Après l’amputation, un nouveau sein est formé par implantation d’une prothèse. Cette prothèse est placée sous la peau de la poitrine via la cicatrice ou l’incision de l’amputation mammaire. Il n’y a donc pas de nouvelle cicatrice. Pour imiter la forme naturelle du sein, une partie de la prothèse est placée derrière le muscle pectoral et on utilise des prothèses de gel en forme de gouttes.

Les derniers implants arrivés sur le marché sont relativement naturels au toucher. Ils glissent moins après l’opération et sont en forme de poire ou de goutte pour imiter au mieux un sein naturel. Ils sont également plus sûrs : si la prothèse se déchire, le gel ne se répand plus dans le corps. Avec le gel cohésif, le silicone se comporte davantage comme un solide mou qu’un liquide et ne se répand donc pas dans votre corps.

Les deux options ont leurs avantages et leurs inconvénients. Par exemple, les prothèses sont remplies de sérum physiologique par l’intermédiaire d’une valve lorsqu’elles sont placées. L’intervention chirurgicale et la cicatrice résiduelle sont donc limitées, et le volume peut être ajusté au cours de l’opération, ce qui est utile pour contrer l’asymétrie mammaire. Cependant, ces prothèses ont une durée de vie plus courte, d’environ douze ans, car elles ont un point faible : la valve de remplissage. De petites fuites se produisent inévitablement.

Les implants en silicone durent plus longtemps et leur consistance est plus naturelle. Cependant, ils requièrent un accès légèrement plus large, car ils sont remplis à l’avance. Avec les implants, il y a toujours un risque de complications telles qu’une contraction capsulaire : cela peut rendre la prothèse plus dure et plus douloureuse, et modifier sa forme et sa position. Il est donc important de bien discuter à l’avance avec le chirurgien plasticien.

Avant l’opération, j’ai voulu faire de belles photos de ma poitrine avec et sans lingerie. Une manière de lui dire adieu. »

Anne, 42 ans

Une reconstruction à une date ultérieure se déroule en deux phases. Lors de la première phase, un expanseur tissulaire sera placé de manière à étirer la peau et le muscle, et à faire de la place pour la prothèse définitive. Deux semaines après l’intervention commence le remplissage progressif de la « poche » de l’expanseur qui étire encore la peau. Lorsque suffisamment de peau a été formée, l’expanseur est remplacé par la prothèse définitive.

Utilisation de vos propres tissus
La reconstruction mammaire avec tissus propres s’effectue avec de la peau et de la graisse d’autres parties du corps. Les patientes avec suffisamment de tissus au niveau du ventre, des fesses ou des cuisses présentent le profil idéal pour cette méthode. La plupart des Occidentales ont d’ailleurs suffisamment de tissus, ce qui permet de procéder à la reconstruction de seins volumineux et de refermer le ventre sans trop de tension.

Généralement, on prélève un bout de peau et une couche de graisse avec des vaisseaux sanguins au niveau du bas-ventre. Les muscles abdominaux restent intacts. Ces tissus sont ensuite transplantés à l’endroit du «nouveau» sein. Les vaisseaux sanguins sont rebranchés aux vaisseaux sanguins de l’aisselle ou derrière le sternum. L’intervention laisse une cicatrice sur toute la largeur du bas-ventre, mais elle peut être bien dissimulée par des sous-vêtements ou des maillots de bain.

C’est une opération assez délicate qui peut créer des douleurs au niveau du ventre. Il faut compter deux à trois mois de convalescence. On transplante parfois aussi du muscle abdominal, mais c’est au détriment de la fermeté du ventre. Lorsqu’il n’y a pas assez de graisse abdominale chez la patiente, on peut retirer les tissus nécessaires sur d’autres parties du corps comme les fesses, le dos ou les cuisses.

Le sein reconstruit prend sa forme définitive après trois à six mois. Vient alors la reconstruction du mamelon et le tatouage de l’aréole. On peut éventuellement procéder à des corrections, parfois aussi sur le sein non atteint, de manière à obtenir un résultat aussi symétrique que possible.

Dans certaines conditions, un sein peut également être reconstruit par lipofilling, une technique qui était initialement utilisée pour réparer de petits défauts tissulaires. De la graisse est aspirée d’une partie du corps et réinjectée à un autre endroit. Dans le cadre d’une opération mammaire conservatrice, un creux peut se former dans le sein. Celui-ci peut être rempli par lipofilling. Chez l’homme aussi, il est possible de reconstruire le sein de cette façon. Chez lui, une forme de creux se forme souvent dans la poitrine. La zone sous la cicatrice peut alors être comblée avec ses propres tissus adipeux. Le lipofilling peut également être utilisé après une reconstruction mammaire pour améliorer le résultat final en termes de forme et de contours.

En tant que technique, le lipofilling ne peut être utilisé que pour des volumes relativement petits et, bien sûr, la personne doit avoir suffisamment de tissus adipeux propres. Sachez également que la procédure doit être répétée plusieurs fois, car il n’est pas possible d’injecter de grandes quantités de graisse en une seule fois. Il faut attendre environ trois mois entre chaque séance.

Le risque de complications est plus élevé lors des reconstructions mammaires avec vos propres tissus. Il existe un risque d’hémorragie, d’infection des plaies ou de nécrose (surtout de la peau du ventre). Le risque de ces deux dernières complications est environ trente fois plus élevé chez les patientes qui fument. Vous ne pouvez donc absolument pas fumer après une reconstruction mammaire faite avec vos propres tissus. Le nouveau sein est très fragile après l’opération et se détériorera si vous continuez à fumer. Adressez-vous à un tabacologue si vous désirez arrêter de fumer définitivement. Plus d’informations sur tabacstop.be. Il est également conseillé aux patientes ayant un IMC supérieur à 30 de perdre du poids pour réduire le risque de complications par la suite.

Pendant les neuf jours entre l’annonce de la nécessité de m’amputer le sein et l’opération, j’ai pleuré presque constamment. Je voulais une reconstruction immédiate, je pensais que ce serait plus facile pour moi. Mais ce n’était pas possible, parce que je devais encore subir une radiothérapie. Après cela, il s’est passé neuf mois avant que je n’ose faire face à mon sein gauche. »

Alice, 38 ans
Mastectomie
Mastectomie et reconstructions multiples, trois macro-remplissages
Mastectomie avec curage axillaire
Reconstruction avec tatouage d’aréole

En matière de reconstruction mammaire, il existe une vaste gamme d’options et le choix est très personnel. Parlez-en avec votre médecin avant l’opération.

Si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur les reconstructions mammaires, vous pouvez vous rendre sur le site de la Fondation Beautiful After Breast Cancer, beautifulabc.com, ou celui de la Société Royale Belge de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique, rbsps.org


Synthèse des avantages et des inconvénients

Les implants :

-

  • peuvent présenter des fuites ou s’abîmer ;
  • présentent un risque de contracture capsulaire : le tissu de la cicatrice autour de la prothèse se contracte, pouvant à terme déformer le sein ;
  • peuvent s’infecter ou percer la peau (la radiothérapie avant ou après la pose peut en particulier causer ce type de complication – un délai minimum de six mois après la fin de la radiothérapie est donc conseillé) ;
  • présentent un risque de complications à tout moment après l’intervention ;
  • devront sans doute être remplacés un jour.
     

+

  • L’opération et l’anesthésie sont de courte durée ;
  • L’intervention est simple : la période de convalescence est brève et la douleur post-opératoire moins intense ;
  • Résultat garanti et absence de nouvelles cicatrices.


Ses propres tissus corporels :
-

  • Une opération longue et complexe, avec une longue convalescence ;
  • Vous pouvez avoir mal à votre nouveau sein et à l’endroit où les tissus ont été prélevés ;
  • Vous avez aussi des cicatrices sur d’autres parties du corps.


+

  • Le nouveau sein est mou et paraît plus naturel ;
  • Le sein est souple et chaud au toucher ;
  • Il n’y a pas d’éléments étrangers à votre corps ;
  • Le sein reconstruit « grandit », vieillit, grossit ou maigrit avec vous ;
  • Les complications se manifestent presque uniquement pendant votre hospitalisation.


Combien ça coûte ?
Une reconstruction est entièrement remboursée, à condition de ne pas prendre une chambre particulière à l’hôpital. Vous ne payez que votre part personnelle, à savoir le ticket modérateur et les suppléments éventuels. Pour les reconstructions prothétiques, demandez à votre chirurgien le type de prothèse qu’il utilise, puis informez-vous auprès de votre médecin, de votre hôpital ou de votre mutualité pour voir si un remboursement existe bel et bien pour ce type de prothèse.

Pour des techniques plus spécifiques, telles que la reconstruction par lambeau DIEP, il existe un accord avec l’INAMI. Assurez-vous de vérifier que l’hôpital où vous êtes suivie a adhéré à la convention. N’ayez pas peur de poser toutes vos questions, car la réponse peut souvent avoir des conséquences financières. Vous devez demander l’approbation préalable du remboursement de la reconstruction auprès du médecin-conseil de votre mutualité, surtout s’il s’agit d’une reconstruction après une amputation préventive.

En Belgique, environ 3 000 reconstructions mammaires sont pratiquées chaque année, dont 1 500 avec les propres tissus de la patiente. Une telle reconstruction mammaire présente beaucoup d’avantages : elle donne un plus beau résultat, est plus naturelle au toucher et cause moins de complications ultérieures. Mais il s’agit d’une intervention délicate qui prend plus de six heures et est pratiquée par deux équipes de chirurgiens esthétiques.

Selon les chirurgiens plasticiens, la rémunération de 2008 de la sécurité sociale (INAMI) ne suffisait pas. C’est pourquoi ils facturaient un supplément additionnel aux suppléments honoraires classiques, appelé « honoraire ou supplément esthétique ». Ce supplément de 2 500 à 3 500 euros n’était pas remboursé par la sécurité sociale, rendant une reconstruction à l’aide de tissus propres très coûteuse. Cependant, depuis juillet 2016, les honoraires des médecins ont été revus à la hausse, et les suppléments d’honoraires sont, en principe, interdits. Seules les personnes qui optent pour une chambre particulière paient encore des suppléments.

Les suppléments additionnels sont interdits jusqu’à trois opérations incluses, hors chambres particulières. Si vous avez besoin d’opérations supplémentaires, ce régime n’est plus valable. Une assurance hospitalisation complémentaire peut rembourser les frais supplémentaires, mais renseignez-vous de manière approfondie, car ce n’est souvent pas le cas. Attention : les techniques plus modernes ne sont pas encore remboursées.

Si vous hésitez à opter pour une reconstruction, le prix est un élément important à prendre en considération, mais il ne devrait pas être un facteur décisif, vu qu’il s’agit d’une décision extrêmement importante. Le succès de l’opération dépend d’un tas de choses, comme l’expérience et la qualité du chirurgien, mais il est tout aussi important de se sentir comprise et d’être sur la même longueur d’onde. L’option la moins chère n’est pas toujours la meilleure. Si vous avez des difficultés financières, vous pouvez toujours vous adresser aux services sociaux de l’hôpital et de votre mutualité. Dans certains cas, vous avez droit à des allocations supplémentaires. Vous pouvez aussi envisager un plan de remboursement pour étaler les coûts. Renseignez-vous aussi auprès de votre assurance.

Après l'opération

Après une opération du cancer du sein, il est important que vous preniez particulièrement soin de vous. La plupart des gens peuvent se sentir bien : la maladie leur semble parfois assez loin. Il ne fut toutefois pas sous-estimer le risque d’infections. Prévenez votre médecin dès que vous avez une poussée de fièvre ou si la plaie est rouge, enflée ou plus douloureuse. Ne pensez pas que c’est dans « l’ordre des choses ».

Vous pourrez souvent quitter l’hôpital dès le lendemain de l’opération mammaire conservatrice. Une amputation totale exige un séjour un peu plus long. Après l’opération, on vous mettra un bandage ou une compresse autour du sein. En cas de curage de l’aisselle et d’amputation du sein, quelques drains seront posés dans et autour de la plaie, pour éliminer le pus, le sang et l’excédent de liquide lymphatique de la plaie. Les drains seront retirés lorsque la quantité de liquide sera normale ; cette décision revient à votre médecin.

Il est normal que vous ayez beaucoup de questions à ce stade. Sur votre opération, votre traitement, mais aussi pour la suite. Votre médecin et le personnel infirmier spécialiste du sein vous rendront visite après votre opération pour vous donner toutes les explications nécessaires. Il est peut-être utile de noter préalablement vos questions de manière à ne rien oublier. L’application Think Pink Guide peut vous être d’une aide précieuse à cet égard.

Les Cliniques du Sein belges sont obligées d’engager au moins un psycho-oncologue à mi-temps pour recevoir les patient(e)s pendant et après leur traitement. Il est donc possible que le psychologue passe vous voir pour faire connaissance et vous donner le soutien nécessaire au cas où vous en auriez besoin. Vous pouvez naturellement prendre vous-même rendez-vous.

Il est recommandé d’examiner votre cicatrice pendant votre hospitalisation – avant la reconstruction du sein – en présence de l’infirmière coordinatrice. Ainsi, en cas de difficulté, vous aurez tout de suite quelqu’un d’habitué à qui parler. Si vous préférez le faire tranquillement chez vous, c’est bien sûr aussi possible. Essayez de ne pas trop éviter la vue de votre corps modifié, aussi pénible que soit la confrontation. Plus vous attendez, plus vous aurez du mal à vous habituer à votre nouveau corps.

Vous pouvez par exemple commencer par vous coucher et regarder la cicatrice avec un petit miroir. Ensuite, vous pouvez vous asseoir et regarder de nouveau. La dernière étape est de regarder votre sein dans le miroir de la salle de bains. Si vous avez déjà perdu vos cheveux à cause de la chimiothérapie, mettez d’abord votre perruque ou un foulard avant de regarder votre cicatrice.