28/04/2021

J'ai fait ma mammo ! Et vous ?

Lundi 16 mars 2020. Un lundi comme les autres.

Je retrouve mes collègues au bureau après un week-end ensoleillé, et contente d’avoir préparé le jardin pour le printemps qui arrive.

9h25… mon gsm sonne. La voix de ma gynécologue en dit long. Elle me demande de quitter le bureau et de venir la rejoindre tout de suite. Heureusement, son cabinet médical est à deux pas du bureau. Mon monde s’effondre. Même si elle ne veut pas répondre à ma question « J’ai un cancer ? », je comprends tout de suite. Je lâche tout. Mes collègues appellent mon compagnon pour venir me rejoindre au cabinet médical. Et là, le diagnostic tombe. J’ai un cancer du sein droit.

Je suis bombardée d’informations, je n’écoute même plus ce que la gynécologue me dit, je ne pense qu’à une chose… cancer pour moi est égal à la mort. Nous venions d’acheter mon compagnon et moi une nouvelle maison à la campagne, nous étions encore dans les cartons !  Je ne vois qu’une chose : mon compagnon seul dans cette grande maison avec mon fils de 17 ans. Tout s’enchaîne d’un coup. Tous les rendez-vous sont déjà planifiés : IRM, PET Scan, prises de sang, rendez-vous chez l’oncologue et la gynécologue qui va m’opérer, etc…

Les jours qui suivent l’annonce sont horribles. Il faut le temps d’atterrir. Un tas de questions surgissent. Pourquoi moi ? Qu’ai-je fait ? Que va-t-il se passer ? Je n’ai que 44 ans. Et nous voilà dans le premier confinement dû à la pandémie du covid 19.  Ca fait beaucoup à gérer d’un coup !

Le 2 avril 2020 : jour de l’opération. Je dois rentrer seule à l’hôpital à cause du covid.  Mon compagnon me dépose à la réception avec ma valise. Je monte seule dans le service qui va s’occuper de moi. Un sentiment de tristesse m’envahit… comme si je partais seule pour combattre ce crabe. Le port du masque est obligatoire même au bloc opératoire. Le personnel médical porte le masque et la visière. Je me rappelle avoir discuté avec une infirmière. À cette époque, il y avait un manque de matériel. Mon fils participait avec son école à la création de visières grâce aux imprimantes 3D. J’étais donc fière d’expliquer qu’il contribuait à cet élan de solidarité.

L’opération se déroule très bien. La petite tumeur de la taille d’un quart de sucre est retirée ainsi que 3 ganglions axillaires sains. Le soir même, la gynécologue qui m’a opérée passe dans ma chambre pour me donner plein d’informations. Mais là encore, je ne comprends rien. Je suis seule sans accompagnant et encore un peu sous anesthésie… Il a fallu tout me réexpliquer le lendemain avant ma sortie de l’hôpital. La seule chose que j’ai comprise lors du passage de la gynécologue est cette phrase : « Voilà, tout s’est bien passé, vous n’avez plus de cancer ». Je lui ai fait répéter pour être certaine que j’avais bien compris. Étrange, en fin de compte… J’aurai eu un cancer du 16 mars, jour de l’annonce, au 2 avril, jour de l’opération… 

C’est donc grâce à la mammographie annuelle que mon cancer a pu être détecté à temps.

D’où l’importance de se faire dépister. Quand l’oncologue m’a montré où la tumeur se situait sur mon sein, même en connaissant l’emplacement, je ne sentais pas la petite boule.

Quand je raconte mon histoire autour de moi, j’insiste toujours auprès des femmes pour qu’elles ne négligent pas cette mammographie. Et souvent, j’ai droit à la même réaction : « Ah oui, je vais prendre rendez-vous ». 

Grâce à ce dépistage, mon cancer a donc pu être traité beaucoup plus vite. Après l’opération, j’ai eu 19 séances de radiothérapie. Pas de chimiothérapie vu que le cancer a été pris à temps.  Je suis sous hormonothérapie depuis juin 2020. Je suis partie pour 5 ans.

À l’heure actuelle (avril 2021), je vais très bien. Hormis quelques douleurs et cette sensation d’être affaiblie et de devoir morceler mes petites tâches. Mon moral a toujours été au top et j’ai été bien entourée et soutenue par mon compagnon, mon fils, ma famille, amis, collègues, etc… ainsi que par mon fidèle labrador, qui m’a aidée à ne pas m’enfoncer dans mon chagrin. 

Mes examens de contrôle effectués il y a quelques jours sont très bons. Je suis super contente. Je peux reprendre le travail à mi-temps médical début mai. Hâte de reprendre une vie sociale !

Je terminerai donc mon témoignage en insistant sur le fait de ne pas négliger sa santé. 

Je vous souhaite à toutes beaucoup de courage et de force dans cette épreuve.

Christine, 45 ans